ISLLg - 4TTA - E02
Les
résistances
La résistance des conducteurs
Nous avons vu que le courant électrique résultait d'un mouvement
ordonné de charges électriques. Dans les métaux, ce sont les électrons
qui se déplacent, mais ils sont freinés dans leur déplacement (par
exemple lors de collisions lors du passage d'un grain métallique à son
voisin). La conséquence de ce phénomène est que si l'on applique une
différence de potentiel aux bornes d'un conducteur, le courant qui y
circule n'est pas infini. Plus précisément, il augmentera si la
différence de potentiel augmente.
Définition de la résistance électrique
On appelle résistante électrique, un récepteur tel que le courant qui
le traverse est proportionnel à la ddp appliquée à ses bornes.
Représentation
Il existe 2 sortes de résistances électriques
Valeurs fixes.
Valeurs variables, appelées aussi «rhéostats » ou
«potentiomètres ».
Unité et mesure
Symbole : R.
Unité : Ω (Ohm).
Multiple : kΩ et MΩ.
Sous-multiple : mΩ.
Mesure de la résistance électrique.
Appareil utilisé :
l’ohmmètre.
Raccordement : en parallèle sur l’élément à mesurer.
La loi d’Ohm
À résistance constante (R), si le courant (I) augmente, la
tension (U) augmente aussi. On dit que la tension et le
courant sont proportionnels.
Si la tension est constante, la résistance détermine la valeur
du courant, on peut dire que si la résistance augmente, l’intensité
diminue et inversement.
U = R * I
U = valeur de la tension mesurée en V
R = valeur de la résistance en Ω
I = valeur de l’intensité du courant électrique en A
Attention
: seules les résistances répondent à la loi d'Ohm, il
existe d'autres composants électriques et électroniques qui ne suivent
pas cette loi : diodes, moteurs, batteries, condensateurs...
Fabrication et calcul de résistances
Les résistances sont généralement fabriquées avec un fin fil
métallique résistif (ou anciennement du carbone) qui est bobiné sur
un noyau isolant pour réduire son encombrement. Il est possible de
calculer la valeur de la résistance à partir des dimensions du fil et
de la propriété électrique du conducteur qui le constitue.
La résistivité électrique
La résistivité d’un matériau est un coefficient qui
le caractérise au point de vue de sa résistance électrique.
Caractéristique de la résistivité électrique.
Symbole : ρ.
Unité : Ωmm²/m
ou Ωm²/m donc Ωm
Valeurs de résistivités électriques.
Ag : ρ = 0,016
Ωmm²/m = 16 x 10–9
Ωm
Cu : ρ = 0,017
Ωmm²/m = 17 x 10–9
Ωm (à connaître de mémoire)
Alu : ρ = 0,028 Ωmm²/m
= 28 x 10–9 Ωm
Ni : ρ = 0,070 Ωmm²/m
= 70 x 10–9 Ωm
Fe : ρ = 0,104 Ωmm²/m
= 104 x 10–9 Ωm
Pb : ρ = 0,207 Ωmm²/m
= 207 x 10–9 Ωm
Carbone : ρ = 35,0 Ωmm²/m
= 35 x 10–6 Ωm
La loi de Pouillet
La valeur de la résistance électrique est :
-
directement proportionnel à la longueur du fil, à sa nature
-
inversement proportionnel à sa section
R = ρ * L / S
ou
R * S = ρ * L
R = résistance
en Ω
ρ = résistivité du fil (nature du fil) en
Ωmm²/m ou en Ωm
L = longueur du fil résistant en
m
S = section du fil résistant en mm² ou en m²
Attention :
Si vous utiliser S en mm² vous devez utiliser
ρ en
Ωmm²/m
Si vous utiliser S en m² vous devez utiliser
ρ en
Ωm
Rappel :
Les conducteurs ont généralement une forme cylindrique, leur section est alors un disque. Pour
calculer la section d’un fil, il faut connaître, soit son rayon, soit son
diamètre. La formule permettant de calculer la section d’un fil sera
donc :
S = π * r²
ou S = π * d² / 4
NB : il existe des jauges de contraintes, qui permettent ce convertir des variations de L en variation de R
Echauffement des résistances
La température
La
température, c'est la mesure de l'agitation thermique des particules
d'un corps. Au 0 absolu (0°K = -275.15°C), les particules sont
immobiles. Plus la température du corps augmente, plus ses particules
sont en vibration. Si la température augmente jusqu'à un certain seuil,
l'agitation est telle que le corps devient liquide (fusion). Si la
température augmente encore, l'agitation est telle que le corps devient
gazeux (évaporation).
Plus d'infos sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Température
La
résistivité d'un matériau résulte des collisions des électrons dans ce
conducteur. Ces collisions augmentent l'énergie vibratoire des
particules du conducteur. La température du conducteur augmente. Il y a
donc conversion d'énergie électrique en énergie calorifique.
L'effet Joule
Toute
résistance traversée par un courant électrique s'échauffe. Dans une
résistance, toute l'énergie électrique perdue au travers de la
résistance est transformée en énergie calorifique (rendement de 100%).
On appelle effet Joule la transformation, par une résistance, de l’énergie électrique en énergie calorifique.
Les
expériences de Monsieur Joule (chauffage d'eau avec une résistance) lui
ont permis de dire que la puissance dissipée dans une résistance est
donnée par les formules suivantes (transformation via la loi d'Ohm U =
R * I) :
P = R * I²
P = U² / R
P = U * I
Où
P = puissance en W (Watt)
R = résistance en Ω
I = courant en A
U = tension en V
Nous verrons que cette dernière formule P= U * I est la formule générale de la puissance en électricité.
Attention, chaque resistance a une puissance maximale
(donnée par le fabriquant). Cette puissance dépend des capacités de
refroidissement de la résistance. Ce refroidissement peut se faire par
une circulation d'air (ex : sèche cheveux), d'eau (ex : chauffe-eau),
par rayonnement (lampe à incandescence)... Si cette puissance est
dépassée, la résistance brûle ou fond (principe des anciens fusibles en
fil de plomb).
Environnement et économie : Si le rendement des résistances est de 100%, le
rendement des centrales électriques est généralement inférieur à 40%.
Il faut au final produire 3 quantités de chaleur dans la centrale pour
en obtenir 1 dans la résistance. Le chauffage électrique est de ce fait
coûteux et polluant. Il doit donc être réservée à des applications
spécifiques (régulation précise, très haute température, utilisation
occasionnelle...).
Loi de Matthiessen
Lorsque la température d'un conducteur augmente, l'augmentation de
l'agitation thermique de ses particules augmente les probabilités de
collisions des électrons avec la matière : la résistivité augmente avec
la température. Il existe d'ailleurs des supraconducteurs qui ont une
résistivité nulle vers -270°C. Dans les métaux cette variation suit une
formule parabolique en fonction de la température, mais il existe une
approximation linéaire pour les faibles écarts de température : la loi
de Matthiessen.
ρT =
ρ0 (1 + α(T - T0))
RT = R0 (1 + α(T - T0))
T = T0 + ((RT/R0) - 1)/α
ρT = résistivité en Ωm à la température finale T en °C
ρ0 = résistivité en Ωm à la température de départ T0 en °C.
RT = résistance en Ω à la température finale T en °C
R0 = résistance en Ω à la température de départ T0 en °C.
α = coefficient de température, dépend du matériau, en °C–1.
Quelques coefficients de température
Argent : α = 0,0038 °C–1
Cuivre : α = 0,0043 °C–1
Aluminium : α = 0,0043 °C–1
Fer : α = 0,0025 °C–1
Constantan : α = 0,00001 °C–1
Tungstène : α = 0,0065 °C–1
Carbone : α = -0,0004 °C–1
NB
: il existe des semi-conducteurs à coefficient de température négatif,
très sensible sur une plage de température (α important), utilisé
notamment pour la mesure précise de température.
Groupements de résistances
Montage série
Un montage
série veut dire placer les récepteurs les uns après les autres ou
encore relier la sortie d’un récepteur avec l’entrée de l’autre.
C'est le même courant qui traverse chaque résistance, d'où (via la loi d'Ohm) :
Req = R1 + R2 + R3
Montage parallèle
Un
montage parallèle veut dire placer les récepteurs les uns à côté des
autres pour que les entrées soient reliées ensemble ainsi que les
sorties.
C'est la même tension qui est appliquée à chaque résistance, d'où (via la loi d'Ohm) :
1/Req = 1/R1 + 1/R2 + 1/R3
Diviseur potentiométrique
Le glissement du curseur d'un potentiomètre peut être modélisé par un circuit série à 2 résistances :
Uout = Uin * R/Rt
Uin = tension appliquée aux extrémités du potentiomètre
Rt = résistance totale aux extrémités du potentiomètre
R = résistance au niveau du curseur (R < Rt)
Uout = tension lue au niveau du curseur du potentiomètre
Potentiomètre au minimum : R = 0 => Uout = 0V
Potentiomètre à mi-course : R = Rt/2 => Uout = Uin/2
Potentiomètre à fond : R = Rt => Uout = Uin
Application : réglage d'une tension de référence, réglage du volume d'une chaîne Hi-Fi...
Auteur :
Marc PHILIPPOT - Version du 15/09/2011