Développement durable et gestion d'espaces naturels
Ma définition du Développement Durable
Pour ma part, le Développement Durable est la contribution
à un mode de vie qui tente d'atténuer les crises
actuelles et futures. Que ces crises soient sociales,
environnementales, économiques, culturelles... peu importe leur
étiquetage, il ne faut pas se déresponsabiliser des
conséquences de ses actes derrière un quelconque
cloisonnement.
Comment l'appliquer à la gestion des espaces naturels ?
Maintenir la biodiversité...
Eviter la disparition d'espèces ou de biotopes.
Eviter la dissémination de substances toxiques dans l'environnement.
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Ex : pâturage léger dans les zones de reproduction de papillons rares.
Ex : ne pas de vermifuger préventivement les animaux. |
Faire un usage raisonné des ressources naturelles...
Préférer les matières naturelles locales au site sans les surexploiter.
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Ex : piquets, poutres et planches fabriqués avec les arbres du site. |
Utiliser des technologies propres...
Choisir des produits respectueux de l'environnement.
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Ex : électrificateur de clôture solaire, huile de chaîne de tronçonneuse biodégradable. |
Assurer la viabilité financière et l'éthique...
Recherche de sources de
financement, équilibre budgétaire, salaire décent,
respect des législations…
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Ex : statut d'agriculteur à titre complémentaire pour
bénéficier des MAE, choix d'une banque durable (Triodos). |
Avoir de bonnes relations de voisinage...
Gestion souple et décentralisée proche des acteurs de terrain.
Favoriser l'intégration sociale.
Résolution des différents par le dialogue et la négociation.
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Ex : éviter l'approche confiscatoire pour l'acquisition des terrains, négociation pour une chasse éthique. |
Préserver le patrimoine...
Préserver la beauté des paysages.
Préserver des témoignages des anciennes pratiques agropastorales.
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Ex : conserver quelques tas de pierres de champs. |
Mais encore...
Croissance ou décroissance ?
Croissance de quoi et décroissance de quoi ? A titre d'exemple :
pour faire décroître la consommation d'énergie
fossile, il faut faire croître l'isolation des bâtiments,
la production d'énergies renouvelables... La Terre est un espace
fini, "Rien ne se crée, tout se transforme", la surabondance
actuelle de biens matériels s'est faite en saccageant nos
ressources naturelles : croissance du matériel et
décroissance du vivant.
Personnellement, je suis pour une croissance du vivant et opposé
à une destruction des écosystèmes qui nous font
vivre : l'air, l'eau, les sols et les êtres
vivants. Là où c'est envisageable, je suis donc
favorable à l'utilisation d'animaux, de plantes, de
matières naturelles plutôt que de recourir à des
machines, des usines, des produits de synthèse... A titre
d'exemple, je préfère faire pâturer mes sites avec
des poneys, plutôt que de les faucher avec un tracteur.
Je suis donc pour une décroissance de l'artificialisation de notre monde.
Mondialisation ou régionalisation ?
Les transports sur longues distances sont polluants et souvent
dérégulants et inéquitables pour les pays
exportateurs ou importateurs, de plus l'uniformisation des biens de
consommation ronge la diversité culturelle. Je suis donc
partisan d'une plus grande autarcie des régions pour les
matières premières, l'énergie, la nourriture.
Exemple : marquer sa préférence pour les produits locaux.
Par contre, je suis pour une libre circulation des personnes et des
idées, l'Homme n'est qu'un nomade fortement sédentarisé depuis la naissance des états. La
sédentarité serait un avantage sur le nomadisme ?
Personnellement j'en doute ! N'est-ce pas là le début du
matérialisme et de l'aliénation qui en découle :
hiérarchie patriarcale, travail, propriété,
individualisme... Dans la plupart des religions, le passage à la
sédentarité est souvent associé à la perte
d'un paradis. Lorsque l'on voit que les peuples nomades ne passent que
quelques heures par jour pour leurs besoins et cela en plus dans des
conditions environnementales extrêmes qui interdisent la
sédentarité...
Efficacité ou contrôle social ?
La libre concurrence et la compétitivité peuvent conduire
à un monde efficace et performant... mais profondément
injuste. Pour ceux qui en douteraient encore, je les invite à
lire la Théorie des Jeux est ses théories connexes
(équilibre de Nash, Stratégie évolutionnairement
stable, optimum de Pareto...) sur Wikipedia.
Je suis donc partisan d'un contrôle social fort,
décentralisé et démocratique. Je pense qu'une
communauté doit garder le contrôle des connaissances et
des services qui lui sont vitaux, sinon il y a risque
d'aliénation ; ainsi que le contrôle des ressources
stratégiques pour lesquelles la demande risque de ne pas
être à la hauteur de l'offre, sinon il y a risque de
confiscation de ces ressources par les plus riches ! Cela
débouche sur : Pas de privatisation de la recherche ; Pas de
privatisation de la science et de la technologie par des brevets ou des
royalties ; Pas de privatisation de l'eau, de territoires (ressources
naturelles et souteraines) ; Pas de privatisation de la santé.
La liberté de pensée et la liberté de mouvement
voudraient également que l'éducation, la communication et
le transport ne soient pas privatisés. Le chemin sera long !
Modernisme ou passéisme ?
Le monde est-il "calculable et prévisible" comme le disait Descartes ou encore "régulé et régulable" comme le pense certain systémiste. Pour ma part j'envisage
un monde sans causalité ni finalité, un
monde chaotique où certains évènements
peuvent profondément faire muter sa destinée. C'est la
vision moderne du monde, mais je mettrais le bémol suivant
au modernisme : ce n'est pas parce que le monde est chaotique qu'il
faut le rendre encore plus chaotique en l'artificialisant à
outrance ! Si je ne refuse pas toute innovation technologique, je suis
pour l'application systématique du principe de
précaution. Le Développement Durable n'est pas qu'un
problème technologique, mais certaines technologies peuvent le
faciliter... ou le mettre à mal !
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Auteur : Marc PHILIPPOT - Version du 06/05/2009