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La définition du pâturage extensif.


Le pâturage extensif se réalise :
  1. Sur des prairies permanentes (souvent à haute valeur biologique)
  2. Avec une faible charge en bétail (inférieure à 0.5 UGB/ha)
  3. Avec peu ou pas d'apports de fourrages, pas d'intrants ni de produits phytosanitaires
  4. En élevage de plein air permanent (les 4 saisons à l'extérieur)
  5. Avec des animaux rustiques nécessitant peu de soins (sites souvent d'accès difficiles)

La prairie permanente à haute valeur biologique.

La prairie est destinée à la production d'herbage (fauchage pour la production de foin ou pâturage pour l'élevage d'animaux). Elle est qualifiée de permanente  si elle n'est jamais labourée pour la culture (légalement au moins depuis 5 ans), ainsi que sans sur-semis (semis d'herbe sans labour pour améliorer la qualité fourragère de la prairie). 


La prairie sub-montagnarde est une prairie à haute valeur biologique.

Sa valeur biologique dépend de la présence d'espèces rares de plantes (ex : orchidées), ou d'animaux (les papillons, libellules et les oiseaux sont souvent de bons bio-indicateurs), ou encore de milieux rares (associations d'espèces spécifiques sur un sol particulier). La prairie sera classée "à haute valeur biologique" si elle accueille des
espèces et/ou des milieux classés prioritaires par la directive Natura 2000.
 
Ces prairies sont protégées dans le cadre de Natura 2000 : les actions de conservation y sont encouragées et les actions nuisibles y sont soit soumises à autorisations, soit interdites.

La prairie à haute valeur biologique est souvent bordée de haies ou d'alignements d'arbres ; elle peut être plantée de vergers, d'arbres isolés, de bosquets ou de massifs arbustifs ; elle peut également comprendre des plans d'eau : mares, étangs.  Au niveau paysager, ce sont des éléments déterminants du paysages agricoles ; ils peuvent considérablement améliorer le cadre de vie des habitants et l'attrait touristique d'une région.


 
La faible charge en bétail.

La charge en bétail c'est le nombre d'animaux par hectare de prairie pendant un certain temps. Elle dépend de la productivité de la prairie, du type d'animal et de la saison à laquelle se fait le pâturage. Elle s'exprime en UGB/ha ; c-à-d en quantité de vache de 600kg que l'on peut mettre sur un hectare de prairie pendant toute l'année.


Le pâturage est extensif lorsqu'il y a peu d'animaux sur de grands espaces.

Légalement, on parle de faible charge en bétail lorsque la charge est comprise entre 1.4UGB/ha et 0.6UGB/ha ; mais dans les sites naturels les charges sont beaucoup plus faibles, il est fréquent de faire du pâturage extensif à 0.15UGB/ha soit un peu plus de 6ha par vache ou poney...
Voir la gestion des prairies permanentes pour plus d'info sur le calcul des UGB/ha.

 
Peu ou pas d'apports de fourrages, pas d'intrants ni de produits phytosanitaires.

Ce sont les prairies maigres et peu productives qui accueillent le plus d'espèces rares. Toute fertilisation de ces prairies ferait disparaître à court terme ces espèces. Il est donc  interdit de fertiliser ces prairies (engrais chimiques, lisier, fumier, compost...). De même, tout nourrissage des animaux avec des apports venant de l'extérieur de la prairie, enrichirait le sol avec les déjections des animaux. Les animaux doivent donc être retiré de la zone de pâturage extensif pour être nourrit, par exemple lors des périodes de neige. Avec des prairies ayant une productivité en foin sec de 2 tonnes/ha, la charge maximale est de 0.25UGB/ha pour que les animaux trouvent la nourriture en suffisance sur la parcelle.


Le nourrissage hivernal se fait en-dehors des pâtures extensives.

Toujours pour des raisons de conservation de la nature, les herbicides et autres produits phytosanitaires sont interdits. Le traitement antiparasitaire des animaux (vermifuges) est à limiter et à faire hors zone de pâturage extensif. En effet, ces produits se retrouvent dans les déjections des animaux et peut contaminer les insectes coprophages et leurs prédateurs (oiseaux, chauves-souris...).

 
Elevage de plein air permanent.

Le pâturage a tout intérêt à être étalé sur les 4 saisons afin d'obtenir une mosaïque de micros habitats : végétation rase/moyenne/haute coexistant sur quelques mètres de distances. Cette mosaïque est particulièrement intéressante pour la biodiversité. Cela peut s'obtenir en laissant quelques animaux sur la parcelle tout au long de l'année, on parle alors de pâturage permanent. Pour les prairies plus petites, un résultat similaire est obtenu en mettant les animaux quelques jours chaque mois de manière à obtenir une charge moyenne de 0.15UGB/ha sur l'année.  Dans certains cas, le pâturage printanier doit cependant être allégé pour favoriser les floraisons printanières ou encore certaines espèces de papillons.


La modulation de la hauteur de la végétation ne peut être obtenue qu'en étalant le pâturage tout au long de l'année.

Si la prairie est pâturée une fois par an par beaucoup d'animaux en quelques semaines, le résultat sera comparable à celui d'un fauchage, on parle alors de "fauche animale" et non de pâturage extensif, même si la charge reste faible. Dans ce cas la formation de la mosaïque de micros habitats ne se fera pas, au détriment de nombreux insectes...

Les animaux sont en permanence en extérieur. Il faut veiller à ce qu'ils aient des abris naturels à leur disposition : un massif de noisetier bien sombre pendant les chaleurs estivales où les insectes piqueurs ne s'aventureront pas, une petite sapinière compacte pour s'abriter du vent et des giboulées en fin d'hiver.

 
Des animaux rustiques nécessitant peu de soin.

Les races trop sélectionnées (production de lait, de viande...) ne conviennent généralement pas pour le pâturage extensif. Il faut des races rustiques ou primitives (peu sélectionnées par l'homme) pouvant s'accommoder de la végétation des prairies maigres, ayant de bon pieds (rocailles ou marécages), résistantes aux maladies et aux parasites, pouvant mettre bas seules, faisant de bonnes réserves de graisse avant l'hiver...

 
Deux exemples d'espèces primitives : la vache Highland et le poney Fjord.

En Wallonie, les gestionnaires utilisent les vaches Galloway et Highland Cattle, les moutons Roux ardennais et Mergelland, les poneys Fjords et Konik polski, les chevaux de Camargue, les ânes "communs".


Texte & Photos : Marc PHILIPPOT - Version du 16/09/2013