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Paturage extensif / Introduction /
Définition
La
définition du pâturage extensif.
Le pâturage extensif se réalise :
- Sur
des prairies permanentes (souvent à haute valeur biologique)
- Avec
une faible charge en bétail (inférieure à 0.5 UGB/ha)
- Avec
peu ou pas d'apports de fourrages, pas d'intrants ni de produits
phytosanitaires
- En
élevage de plein air permanent (les 4 saisons à l'extérieur)
- Avec
des animaux rustiques nécessitant peu de soins (sites souvent d'accès
difficiles)
La prairie
permanente à haute valeur biologique.
La prairie est destinée à la production d'herbage (fauchage pour la
production de foin ou pâturage pour l'élevage d'animaux). Elle est
qualifiée de permanente si elle n'est jamais labourée pour la
culture (légalement au moins depuis 5 ans), ainsi que sans sur-semis
(semis d'herbe sans labour pour améliorer la qualité fourragère de la
prairie).
La prairie sub-montagnarde est une prairie à haute valeur biologique.
Sa valeur biologique dépend de la présence d'espèces rares de plantes
(ex : orchidées), ou d'animaux (les papillons, libellules et les
oiseaux sont souvent de bons bio-indicateurs), ou encore de milieux
rares (associations d'espèces spécifiques sur un sol particulier). La
prairie sera classée "à haute valeur biologique" si elle accueille des espèces et/ou des milieux classés prioritaires par
la directive Natura 2000.
Ces prairies sont protégées dans le cadre de Natura
2000 : les actions de conservation y sont encouragées et les actions
nuisibles y sont soit soumises à autorisations, soit interdites.
La prairie à haute valeur biologique est souvent bordée de haies ou
d'alignements d'arbres ; elle peut être plantée de vergers, d'arbres
isolés, de bosquets ou de massifs arbustifs ; elle peut également comprendre des plans d'eau : mares, étangs. Au niveau
paysager, ce sont des éléments déterminants du paysages agricoles ; ils
peuvent considérablement améliorer le cadre de vie des habitants et
l'attrait touristique d'une région.
La faible
charge en bétail.
La
charge en bétail c'est le nombre d'animaux par hectare de prairie
pendant un certain temps. Elle dépend de la productivité de la prairie,
du type d'animal et de la saison à laquelle se fait le pâturage. Elle
s'exprime en UGB/ha ; c-à-d en quantité de vache de 600kg que l'on peut
mettre sur un hectare de prairie pendant toute l'année.
Le pâturage est extensif lorsqu'il y a peu d'animaux sur de grands espaces.
Légalement, on parle de faible charge en bétail lorsque la charge est
comprise entre 1.4UGB/ha et 0.6UGB/ha ; mais dans les sites naturels
les charges sont beaucoup plus faibles, il est fréquent de faire du
pâturage extensif à 0.15UGB/ha soit un peu plus de 6ha par vache ou poney...
Voir la gestion des prairies permanentes pour plus d'info sur le calcul des UGB/ha.
Peu ou pas d'apports de fourrages, pas d'intrants ni de produits
phytosanitaires.
Ce sont les prairies maigres et peu productives qui accueillent le plus
d'espèces rares. Toute fertilisation de ces prairies ferait disparaître
à court terme ces espèces. Il est donc interdit de fertiliser
ces prairies (engrais chimiques, lisier, fumier, compost...). De même,
tout nourrissage des animaux avec des apports venant de l'extérieur de
la prairie, enrichirait le sol avec les déjections des animaux. Les
animaux doivent donc être retiré de la zone de pâturage extensif pour
être nourrit, par exemple lors des périodes de neige. Avec des prairies
ayant une productivité en foin sec de 2 tonnes/ha, la charge maximale
est de 0.25UGB/ha pour que les animaux trouvent la nourriture en
suffisance sur la parcelle.
Le nourrissage hivernal se fait en-dehors des pâtures extensives.
Toujours pour des raisons de conservation de la nature, les herbicides
et autres produits phytosanitaires sont interdits. Le traitement
antiparasitaire des animaux (vermifuges) est à limiter et à faire hors
zone de pâturage extensif. En effet, ces produits se retrouvent dans
les déjections des animaux et peut contaminer les insectes coprophages et
leurs prédateurs (oiseaux, chauves-souris...).
Elevage de plein air permanent.
Le
pâturage a tout intérêt à être étalé sur les 4 saisons afin
d'obtenir une mosaïque de micros habitats : végétation
rase/moyenne/haute coexistant sur quelques mètres de distances. Cette
mosaïque est particulièrement intéressante pour la biodiversité. Cela
peut s'obtenir en laissant quelques animaux sur la parcelle tout au
long
de l'année, on parle alors de pâturage permanent. Pour les prairies
plus petites, un résultat similaire est obtenu en mettant les animaux
quelques jours chaque mois de manière à obtenir une charge moyenne de
0.15UGB/ha sur l'année. Dans certains cas, le pâturage printanier
doit cependant être allégé pour favoriser les floraisons printanières
ou encore certaines espèces de papillons.
La modulation de la hauteur de la végétation ne peut être obtenue qu'en étalant le pâturage tout au long de l'année.
Si la prairie est pâturée une fois par an par beaucoup d'animaux en
quelques semaines, le résultat sera comparable à celui d'un fauchage,
on parle alors de "fauche animale" et non de pâturage extensif, même si
la charge reste faible. Dans ce cas la formation de la mosaïque de
micros habitats ne se fera pas, au détriment de nombreux insectes...
Les animaux sont en permanence en extérieur. Il faut veiller à ce
qu'ils aient des abris naturels à leur disposition : un massif de
noisetier bien sombre pendant les chaleurs estivales où les insectes
piqueurs ne s'aventureront pas, une petite sapinière compacte pour
s'abriter du vent et des giboulées en fin d'hiver.
Des animaux rustiques nécessitant peu de soin.
Les races trop sélectionnées (production de lait, de viande...) ne conviennent généralement pas pour le pâturage extensif. Il
faut des races rustiques ou primitives (peu sélectionnées par l'homme)
pouvant s'accommoder de la végétation des prairies maigres, ayant de bon
pieds (rocailles ou marécages), résistantes aux maladies et aux
parasites, pouvant mettre bas seules, faisant de bonnes réserves de
graisse avant l'hiver...
Deux exemples d'espèces primitives : la vache Highland et le poney Fjord.
En Wallonie, les gestionnaires utilisent les
vaches Galloway et Highland Cattle, les moutons Roux ardennais et
Mergelland, les poneys Fjords et Konik polski, les chevaux de Camargue,
les ânes "communs".
Texte & Photos : Marc PHILIPPOT - Version du 16/09/2013